J’ai baigné dans la photo dès gamin. Mon père avait un vieux Kodak avec lequel il shootait, et il me prêtait son encore plus ancien Kodak Brownie Flash. C’est avec ce boîtier 6×6 que j’ai fait mes armes. Je me souviens de ma première pellicule, que j’ai faite au parc animalier de Clères. À essayer de choper des paons.

À l’adolescence, je me suis fait offrir un Olympus argentique débrayable. Les joies du manuel dans un chouette boîtier. Mais je n’avais qu’un objectif, un 50mm. Pas grave, j’adorais. Quand j’ai quitté Rouen pour Paris après le bac, j’ai laissé l’appareil chez mes parents. Mon boîtier a eu un souci alors plus de photos pendant quelques années.

Et le numérique a doucement fait son apparition.

Mon premier boîtier numérique était un Nikon D5100, un APS-C équipé d’un 18-105. J’ai ajouté un 200mm en complément. Je touchais au bonheur, sauf de nuit. Après il y a eu mon Fuji X100T, un petit hybride APS-C, avec un 35mm qui ouvre à 2. Je l’ai toujours. J’aime son look vintage et sa qualité d’image. Visée électronique, et entièrement pilotable en manuel au boîtier. J’adore.

Bon évidemment, il ne rivalise pas en terme de qualité avec le Sony Alpha7 III du boulot, mais sa légèreté, sa petitesse, son look argentique qui permet de shooter discrètement dans la rue sont sans pareil. Un petit Leica M11 me fait bien rêver mais il faudrait que je vive en partie de la photo, ce qui n’est pas encore le cas. Peut-être un jour…

Fondamentalement, je ne sais pas ce que représente la photo pour moi, mais elle a quelque chose de vital. D’abord, on y revient, parce qu’elle crée un lien fort avec mon père, qui masquait parfois son ennui du monde, une certaine timidité, qui sait, en passant son temps à shooter. J’ai parfois fait de même: assisté à des événements, des rencontres qui me lassaient ou m’angoissaient en me réfugiant derrière l’objectif. J’aime aussi la photo parce qu’elle est partageable. Elle raconte un point de vue. Elle immortalise un état du monde à instant T qui ne reviendra jamais. Une porte vers la mémoire.

Au final, j’adore photographier: des spectacles, des assemblées, la rue, la plage. Choper le mouvement, la situation, la structure géométrique. Et si je veux un jour m’acheter un Leica, faites appel à mes services…